Espèces animales en danger
Cambodge

Exploitation forestière communautaire et patrouilles communautaires pour protéger les gibbons dans le parc national de Veun Sai – Siem Pang


Nomascus annamensis

La Zone de Conservation de Veun Sai – Siem Pang (VSSPCA) est située dans le Nord-Est du Cambodge. Cette région, bordée par trois parcs nationaux contigus (Virachey, Xe Pian et Chu Mom Ray) représente la plus grande zone de forêt intacte d’un seul tenant en Asie. Bien que l’organisation Conservation International ait démontré l’importance de cette zone qui compte 16 espèces sauvages appartenant à la liste rouge de l’IUCN (dont le gibbon « nomascus annamensis »), l’Administration Forestière n’a pas encore enregistré la VSSPCA en tant que forêt protégée, et les populations indigènes n’ont aucune reconnaissance de leurs droits ancestraux sur leur forêt. La région subit également l’intrusion de gens de l’extérieur (nouveaux migrants, entreprises de bûcheronnage), la corruption et le braconnage.

Ce projet permettra d’étendre les moyens de protection de cette zone, grâce à la sécurisation de la propriété foncière et au développement d’un réseau de communautés à l’intérieur de la VSSPCA et dans les terres environnantes, avec l’objectif de faire barrage au bûcheronnage à grande échelle dans la région. Le but final est d’obtenir le statut officiel de zone protégée en tant que Communauté Forestière et/ou Zone de Conservation Indigène et Communautaire (ICCA), afin de réduire l’exploitation forestière illégale, en développant la collaboration entre les différentes communautés locales et en engageant les populations indigènes dans une protection efficace des terres. Des patrouilles communautaires seront effectuées afin de réduire les pertes en matière de biodiversité, avec une insistance particulière sur la protection du gibbon.

Résumé du rapport final de la première phase :

Durant la première année, les acteurs clés de la région ont été mobilisés au cours d’ateliers de création du projet et un mémorandum de collaboration a été signé entre NTFP, le Ministère de l’environnement et les autorités locales. Deux organisations communautaires de base ont été créées. 25 rangers ont été recrutés et ont retiré 159 pièges. De plus, une carte d’utilisation des sols a été développée, avec notamment trois zones de conservation du Gibbon. Elle va être intégrée par les autorités locales. Enfin les forêts ont été classées comme Parc National, devant ainsi éviter l’exploitation à grande échelle.

Récemment, le projet a été sélectionné par le Ministère de l’Environnement et le Law Vishnou Group comme modèle de gestion adaptative avec les communautés engagées dans la protection directe des forêts et de la faune sauvage, pour la réforme du Code de l’Environnement. De plus, entre 2016 et 2017, une analyse des images satellites a montré une augmentation de la forêt persistante représentant désormais 3281 ha.

Dans le cadre de cette première phase, la Fondation a soutenu NTFP à hauteur de 20 000 €.

Résumé du rapport final de la deuxième phase :

Au début de cette deuxième année de soutien, la déforestation à grande échelle s’est arrêtée mais des intrusions avaient encore lieu dans la zone.

Au cours de cette année, 4 organisations communautaires ont été créées dans les villages en bordure du parc. Ces dernières se rencontrent trimestriellement et ont participé à une visite d’échange avec le réseau Prey Lang, un mouvement populaire regroupant des membres de différentes communautés présentes dans la forêt. Ces derniers travaillent bénévolement pour protéger la zone et leurs moyens de subsistance.

Des patrouilles, épaulées en cas d’urgence par 4 rangers du département de l’environnement, ont également été mises en place.

Une carte de distribution des gibbons a été réalisée (54 individus ont été observés). 52 panneaux de signalisation ont été installés dans les 5 villages bordant le Parc, sur les chemins et à proximité des zones d’évolution des gibbons.

Deux zones communautaires protégées ont été également créées et reconnues par l’état.

Dans le cadre de cette deuxième phase, la Fondation a soutenu NTFP à hauteur de 20 000 €.

Résumé du rapport final de la troisième phase :

Au cours de la troisième année de soutien, de nouvelles règlementations du Ministère de l’Environnement ont ralenti la validation des zones communautaires protégées. Une première rencontre a eu lieu afin de déterminer les zones à protéger et les usages dans les 15 prochaines années. 51 bornes de délimitation de la zone ont été mises en place. En parallèle, les patrouilles ont continué, surveillant ainsi plus de 10 000 hectares de forêt. Pour les financer, un projet d’écotourisme s’est développé : 90 interviews ont été menées afin de trouver quelles seraient les personnes intéressées par cette activité et des comités ont été créés dans 3 villages. Une rencontre avec des acteurs du tourisme a eu lieu durant laquelle les membres des communautés ont présenté les zones d’intérêt, les animaux visibles ainsi que leur stratégie marketing. 3 compagnies de tourisme ont également été invitées sur place.

À l’heure actuelle, les activités d’écotourisme se poursuivent générant des revenus pour les rangers.

Dans le cadre de cette troisième phase, la Fondation a soutenu NTFP à hauteur de 20 000 €.

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