Save for a Stove (in French)

Ce projet vise à lutter contre la deforestation au Burkina Faso par le développement de la production, de la vente et de l’utilisation de réchauds améliorés et de réchauds à gaz grâce à la microfinance et la formation.

Evaluations / tranches versées

• 3 rapports narratifs et financiers dont 1 rapport final.
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Evaluation intermédiaire (externe) en mai 2011.
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Evaluation finale (externe) en février 2012.
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Visite de Jacqueline Délia-Brémond en mars 2011, Gilles Burkhardt en avril 2011 et de Marylène Honoré en janvier 2015 (ex-post).

Rappel des objectifs

Objectif général :

Améliorer les conditions de vie des populations et lutter contre la déforestation grâce à des produits d’épargne et de crédit adaptés pour la production et lʼéquipement en foyers améliorés et en foyers à gaz.

Objectifs spécifiques :

1- Organiser, appuyer durablement et rendre pérenne la filière de production et de commercialisation des foyers améliorés et des foyers à gaz.
2- Inciter les IMF partenaires à diversifier leurs services financiers et non financiers et à devenir de véritables promoteurs dʼun développement durable, notamment en matière de lutte contre la déforestation.
3- Sensibiliser les populations sur la problématique du développement durable et diminuer de moitié la consommation des ménages en bois de cuisson, avec un impact sur la protection de lʼenvironnement et lʼamélioration de la santé des familles.

Résultats et Indicateurs

Lʼactivité du projet sʼest intensifiée en 2011. Les résultats atteints suggèrent quʼune forte croissance est envisageable même si, rapportés à la taille de la population, ils sont quantitativement faibles. La plupart des objectifs initiaux ont étét atteints à plus de 75% comme le dévoilent les indicateurs suivants :

• 3 911 bénéficiaires sensibilisés (77% atteints)
• 6 334 familles et professionels équipés en foyers améliorés grâce à 2 398 foyers à gaz et 3 829 foyers Roumdé et 107 foyers en banco (120% atteints)
• 279 artisans formés à la gestion de lʼépargne mais aucun artisan nʼa bénéficié de crédit de la part des IMF (25% atteints)
• Garantie de la qualité des foyers et vérification de lʼutilisation
• 279 artisans formés à la gestion de lʼépargne (100% atteints)
• Tenue trimestrielle de sensibilisations grand public pour toucher les non-membres des IMF partenaires (88% atteints)
• Il nʼy a pas eu de nouveaux soudeurs/maçons formés, ni même au sein de lʼéquipe dʼAVN, cette activité ayant finalement été jugée non pertinente.

Le rapport dʼactivités 2010-2011 mentionne les avantages suivants :

• Nombre de CFA économisés : 303 953 479 CFA (soit 463 374 €)
• Nombre dʼheures gagnées par les femmes à la cuisson : 7 261 jours
• Quantité de bois économisé : 22 830 tonnes
• Quantité de CO2 non émise : 7 940 tonnes
• Bénéfices générés par les artisans : 1 521 300 CFA (soit 2 319 €)

Réplicabilité / Durabilité des actions

Extrait de lʼévaluation finale

A ce stade, avec la configuration actuelle, le projet nʼest pas en mesure dʼatteindre la pérennité financière que ce soit à court, moyen ou long terme. En effet, les charges opérationnelles demeurent importantes alors que les sources de revenus sont irrégulières tant en terme de montant que de périodicité.
De la même manière que la pérennité financière est hors dʼatteinte avec le modèle dʼaffaire actuel, la pérennité opérationnelle lʼest aussi notamment parce quʼelle est marquée par une approche projet qui se caractérise par la priorité donnée à lʼéquipe dʼatteindre les objectifs fixés mais sans mettre sur le même plan lʼadéquation entre charges et résultats. En dʼautres termes, les activités conduites sur le terrain sont décidées en fonction dʼobjectifs programmatiques (nombre de séance de sensibilisation, distribution de foyers, etc.) mais ne prennent pas en compte la rentabilité intrinsèque de celles-ci. La création dʼune entre- prise sociale doit se faire dans une perspective radicalement différente. Lʼapproche « projet » où les activités sont subventionnées doit céder la place à une approche « entrepreneuriale » où les charges opérationnelles sont progressivement couvertes par les revenus de lʼactivité. Lʼenjeu étant de maintenir constamment lʼenjeu social au centre des préoccupations de 3F. En novembre 2011, EdM a produit un Business Plan pour la pérennisation du projet 3F sous forme dʼentreprise sociale. Ce plan dʼaffaires est détaillé et complet. Les observations du rapport d’évaluation sont donc à considérer en regard de ce plan dʼaffaires.

Extrait du rapport d’évaluation finale de février 2012

Lʼoffre de foyers améliorés au Burkina Faso est diversifiée et répond aux besoins spécifiques de la population. Chaque foyer présente des avantages et des inconvénients quʼil sʼagira, lors du déploiement de lʼentreprise sociale 3F, de bien prendre en compte. Toutefois, si les foyers améliorés permettent de ralentir le rythme de déforestation, ils ne sont pas une solution définitive en soi car la croissance de la population va continuer dans les années à venir. Par contre, les foyers à gaz substituent complètement la consommation de bois de chauffe. Pour équilibrer le système, lʼaccent devra donc aussi être mis sur la gestion pérenne des forêts.

Dans lʼensemble, le projet a permis la mise en place dʼoffres de services adaptées à lʼacquisition de foyers améliorés (bois, charbon & gaz). Cette offre a consisté essentiellement à :

• Octroyer des ressources financières à 2 IMF afin de disposer des liquidités suffisantes pour financer lʼachat des foyers améliorés.
• Octroyer une avance aux artisans équivalente à 50% du prix de vente des foyers.
• Organiser 2 séances de formation à la gestion de lʼépargne en avril 2010 à Bobo et en avril 2011 à Fada NʼGurma qui nʼappartient pas à la zone dʼintervention du projet.

Lʼexpérience acquise entre 2010 et 2011 par le projet est solide et peut être capitalisée avec succès.
Comme il sʼagit dʼun projet pilote, lʼimpact doit plutôt être considéré sur le plan qualitatif dans la mesure où il permet de distribuer effectivement de tels foyers. Cʼest dans une deuxième phase, avec la création de lʼentreprise sociale 3F, quʼun impact significatif sur lʼenvironnement pourra être atteint.

Extrait de la visite ex-post de janvier 2015

A la fin du projet 3F, EDM s’est orienté vers la création d’une entreprise sociale pour permettre la durabilité des actions engagées. C’est la naissance de Nafa Nanaa. L’entreprise n’est pas encore constituée légalement mais l’idée est de créer une SAS dont l’actionnaire unique sera EDM à sa création. Le capital sera ensuite ouvert à des fonds solidaires, notamment pour augmenter le fond de roulement. Nafa Naana compte actuellement 17 salariés répartis sur 3 zones : Ouaga, Bobo et Dano. La structure est dirigée depuis le début par une française, Claire Le Ster, et la direction sera transférée à un burkinabé, l’actuel responsable de la production, d’ici à fin 2015. L’objectif de rentabilité est fixé à 2018 et en attendant, l’entreprise vit avec le support de l’AFD, la Coopération monégasque et l’OFID (OPEC Fund For International Developement). Le dossier pour l’accès au marché volontaire du carbone est en cours de préparation et devrait rapporter environ 70000€/an.

Pour son approvisionnement en foyers améliorés, Nafa Nanaa fait appel aux artisans soudeurs formés et organisés en associations par la GIZ. Les produits possèdent le label qualité Roumdé, assez reconnu dans le pays. L’entreprise, qui passe de grosses commandes, avance 50% du montant de la commande pour faciliter l’achat des matières premières. Une relation de confiance s’est ainsi créée entre Nafa Nanaa et les artisans qui demandent même à de gros clients (association ou ONG) de passer par l’entreprise pour organiser leur commande. Les revendeurs apprécient également que Nafa Nanaa gère la relation avec les artisans.

Le réseau de commercialisation est composé de boutiques relais, de revendeurs indépendants (achat du matériel au comptant), de revendeurs agréés (approvisionnement avec 70% à crédit à 0%) et de grands comptes (associations, unions, fédérations) qui passent des contrats ponctuels pour fournir leurs membres.

Ainsi, EDM a développé un vrai projet d’entreprise sociale afin de pérenniser les actions menées lors du projet 3F et l’équipe de Nafa Naana travaille depuis 3 ans à créer un modèle économique et social rentable. La tâche n’est pas aisée dans le contexte burkinabé où le pouvoir d’achat des populations cibles est très faible et le prix des produits promus plus élevé que leurs équivalents traditionnels. Les questions des marges réalisées sur les ventes et de l’accès au marché volontaire du carbone seront sans doute déterminantes pour la réussite de l’entreprise.

Distinction

En octobre 2016, l’entreprise solidaire NAFA NAANA a reçu le “Grand Prix Finansol – Le Monde de la finance solidaire” dans la rubrique “Entrepreneuriat dans les pays en développement”. Découvrez la vidéo illustrant cette action :