Agriculture Durable
Laos

Foresterie et Agroécologie en zone de montagne au Nord Laos


Ce projet s’inscrit dans la continuité des actions d’Agrisud et de ses partenaires locaux dans la région. De 2005 à 2008, l’ONG a mené un projet d’agriculture périurbaine appuyant les producteurs locaux dans l’approvisionnement des marchés et des hôtels de la ville de Luang Prabang. De 2009 à 2012, elle a mené un projet de sécurité alimentaire dans le district de Viengkham nommé « Food security for women and rural poor in Viengkham District » (Sécurité alimentaire pour les femmes et les personnes pauvres dans le District de Viengkham), touchant 25 villages.

Classé parmi les 47 districts laotiens prioritaires en terme de développement, Viengkham compte plus de la moitié de ses villages classés comme particulièrement vulnérables, le revenu par personne y étant de 270 $ US par an. Les populations locales dépendent des forêts naturelles, menacées par la déforestation et la surexploitation, pour leur apport nutritionnel mais aussi pour leur revenu. En effet, la cardamome et le puak muak (liane dont on récupère l’écorce qui, une fois séchée est utilisée dans la production d’encens, de répulsifs anti-moustiques ou encore de colles) constituent une part importante des apports financiers des ménages et, sans contrôle des quantités prélevées et des méthodes utilisées, ces plantes risquent de disparaître.

La Fondation a soutenu une première fois ce projet en 2014 :

L’objectif principal était de lutter contre la pauvreté et de contribuer au développement économique et social des populations rurales, en développant des modèles agricoles adaptés aux contextes des districts montagneux du Nord Laos tout en contribuant à la réhabilitation, la préservation et la valorisation des ressources naturelles, ainsi qu’à l’atténuation et l’adaptation au changement climatique.

Résultats de la première phase :

Des systèmes agricoles performants aux plans techniques, économiques et environnementaux, sont mis en œuvre par les familles d’agriculteurs de la zone.

  • 699 sessions de formation ont été réalisées pour 6 systèmes de production : vivrier, fourrager, maraîcher, forestier, rizicole et arboriculture fruitière.
  • 824 familles ont adopté au moins 2 pratiques d’agroécologie.
  • 290 ha de terres agricoles ont été réhabilités.

Des plans locaux de développement (aménagement des espaces agricoles et forestiers, gestion intégrée de l’eau et accès à l’eau potable) sont élaborés de manière participative et mis en œuvre à l’échelle villageoise.

  • 20 plans d’aménagement du territoire (PLUP) ont été mis en œuvre et 20 Plans Locaux de Développement (PLD) ont été élaborés.
  • 9448 ha de forêts enregistrées pour la protection et la conservation.
  • 9 systèmes d’adduction d’eau ont été construits dans 7 villages et 1 collège-lycée.

Les résultats et effets des aménagements et systèmes de production promus en termes de préservation des ressources naturelles productives (eau, sol et biodiversité) et de bilans GES (séquestration de carbone / réduction d’émissions) sont vérifiés et évalués.

  • 1 inventaire et 1 carte d’occupation des sols a été réalisée et 44 parcelles ont été échantillonnées.
  • Un document de capitalisation des études environnementales a été produit par l’ONG partenaire ETC Terra estimant la séquestration de CO2 à 4.770 tonnes durant la période de mise en oeuvre du projet et à 180.053 tonnes sur 20 ans si les PLUP sont complètement mis en place et respectés.

Les résultats sont capitalisés et diffusés, les partenaires locaux sont formés pour une réplication du projet à plus large échelle.
Un manuel en Lao regroupant l’ensemble des pratiques agroécologiques promues, un guide d’évaluation de l’empreinte environnementale et 1 cycle d’apprentissage en Agroécologie (CAA) ont été produits.

La Fondation soutient une seconde fois le projet en 2019 :

Cette seconde phase du projet a pour objectif de capitaliser sur les acquis afin de permettre la promotion et la diffusion des nouveaux modèles dans d’autres villages à travers un réseau de maîtres-exploitants, ainsi que de renforcer les activités de sensibilisation et de protection de l’environnement auprès du public scolaire.

Elle intègrera tout d’abord le renforcement des capacités et le suivi des Maîtres-Exploitants à agir en tant qu’acteur local et autonome de développement. Ils seront mis en réseaux avec d’autres acteurs locaux (organisations paysannes, …).

Les comités de planification et de gestion territorial seront accompagnés dans la définition des actions à mettre en place dans l’agriculture et l’environnement. Des aménagements territoriaux pour une intensification écologique des zones agricoles à destination des jeunes ménages seront menées.

Les pratiques agricoles innovantes testées et approuvées lors de la phase 1 seront étendues à 10 nouveaux villages.

Des activités d’éducation à l’environnement ciblant spécifiquement les élèves d’établissements scolaires seront menées.

Un programme de gestion des ordures ménagères en partenariat avec 5 ONGs françaises et des associations de développement locales couvrant au moins 6 Provinces au Nord et au Sud du Laos sera créé.

La santé sexuelle et reproductive des ménages sera également un volet important de ce nouveau projet.

Résumé du rapport final (Décembre 2021) :

Afin de renforcer les acteurs des territoires et créer les conditions d’un développement durable, le projet a permis l’élaboration de 56 plans d’action pour le développement dans 6 villages modèles qui ont débouché sur la mise en œuvre de 29 micro-projets agricoles, 14 micro-projets environnementaux et 13 micro-projets en vue d’améliorer l’assainissement. Par ailleurs, 20 zones forestières ont fait l’objet d’activités de reforestation (4 865 arbres plantés sur un total de 34 hectares) et de Régénération Naturelle Assistée (RNA).

Pour appuyer la transition agro-écologique et la structuration des filières, 34 maîtres-exploitants (MEx) ont été formés et ont pris part à des échanges d’expériences. Un parcours de formation a été élaboré pour les MEx, incluant une formation en pédagogie et 17 thématiques en lien avec les 5 systèmes de production soutenus par le projet (pâturages améliorés, Produits Forestiers Non Ligneux (PNFL), maraîchage, petit élevage, aquaculture). 932 familles de producteurs ont ensuite bénéficié de services agricoles fournis par ces MEx sur ces 5 systèmes de production.

Enfin, des actions d’éducation à l’environnement ont été menées pour une préservation durable du territoire : 22 micro-projets scolaires ont été mis en œuvre et 2 écoles ont fait une pépinière qui leur a permis de faire pousser 4 292 arbres ensuite plantés par les élèves sur 26 hectares ainsi que 50 arbres à savon plantés et entretenus dans les cours d’école par les élèves. 4 manuels scolaires (1 par niveau) ont été finalisés avec les instituteurs et validés par les autorités du District et de la Province pour l’Éducation en 2021 et 1 691 élèves du primaire et secondaire (dont 44% de filles) ont participé à au moins une année scolaire d’éducation à la protection de l’environnement.

Retrouvez les témoignages :

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