Agriculture Durable
Equateur

Projet AlliAlpa (Terre fertile en Quichua) : renforcement des pratiques agroécologiques et développement des circuits courts


Contexte :

Dans un environnement de relations commerciales particulièrement défavorables aux producteurs et de dégradation des agroécosystèmes, on assiste ces dernières années à une multiplication d’initiatives d’agroécologie et de commercialisation en circuits-court en Équateur. Ces initiatives répondent souvent à des démarches autonomes d’organisations paysannes, accompagnées par des ONG nationales et internationales. Néanmoins ce mouvement a besoin de passer à un stade plus professionnel et scientifique et ainsi participer à la construction de politiques publiques pertinentes. Les pouvoirs publics s’intéressent également, peu à peu, à ces nouvelles méthodes mais leur action se porte plus sur une révolution verte.

L’ONG Centrale Equatorienne de Services Agricoles (CESA), partenaire local de ce projet, travaille depuis plus de 50 ans auprès des producteurs paysans du pays. Ses équipes constatent les limites et les méfaits de l’agriculture conventionnelle ainsi que la nécessité de changement de modèle agricole. Elle a donc décidé de se convertir à l’agroécologie.

Objectifs :

AVSF prévoit d’améliorer les conditions de vie des familles paysannes du canton de Pillaro via le développement de l’agroécologie et de canaux de commercialisation justes, solidaires et respectueux de l’environnement. Les capacités des familles productrices seront renforcées pour favoriser leur transition agroécologique et la valorisation de leurs produits.
Ce projet intégrera une composante de sensibilisation à la santé sexuelle et reproductive.

L’ONG CESA sera quant à elle soutenue dans sa contribution au développement de l’agroécologie et des circuits courts en Équateur. La formation supérieure, la recherche et les politiques durables seront également appuyées dans ces domaines.

Activités prévues :

L’offre de produits agroécologiques de qualité et d’origine paysanne sera améliorée et diversifiée d’au moins 20% à la fin du projet. Ces produits seront transformés et commercialisés en circuits-courts par des femmes. 320 producteurs suivront un programme de formation et d’échange de savoirs paysans. Le rôle des femmes ainsi que les capacités de transformation, d’apport de valeur ajoutée et les pratiques à faible impact environnemental seront renforcés. 2 nouvelles initiatives collectives de commercialisation en circuits courts seront mises en place ainsi qu’un système de suivi économique des familles vendant via ces circuits.

30 leaders femmes se verront proposer une formation en santé et en droits sexuels et reproductifs.

10 techniciens de l’ONG CESA seront formés à l’accompagnement de pratiques agroécologiques paysannes et à la commercialisation en circuits courts. Les capacités de vulgarisation agricole et les outils d’appui à l’agroécologie et au développement des marchés locaux de l’ONG seront renforcés. 3 documents de référence seront produits et diffusés afin de capitaliser sur le projet.

Les capacités de formation, recherche et élaboration de politiques publiques d’appui à l’agroécologie et aux circuits courts de 4 universités, en lien avec 2 gouvernements locaux, seront renforcées.

Résumé du rapport final (Octobre 2021) :

Le projet, d’une durée relativement courte, a bien évidemment souffert du contexte sanitaire qui a notamment limité la participation des producteurs et des consommateurs aux initiatives de commercialisation. Toutefois, 5 marchés ont pu être ouverts et la collecte des produits a été maintenue, en s’adaptant aux nouvelles dynamiques de fonctionnement. 223 producteurs ont également pu être formés à l’agroécologie (dont 78% de femmes) à travers 191 ateliers et 124 exploitations (sur une superficie allant de 200 à 1600 m2) produisaient de façon agro-écologique à la fin du projet, soit 23 ha au total.

Le volet visant au renforcement du CESA en matière d’agroécologie et circuits-courts a en revanche pleinement atteint ses objectifs. La crise sanitaire a par ailleurs mis en exergue la nécessité de développer la production et la formation relative aux semences biologiques et libres en Équateur : le CESA se positionne désormais en tant que pionnier sur cette question, qui sera approfondie au-delà du projet AlliAlpa. Quant au Master, sa mise en place a souffert de retards administratifs et de la pandémie mais l’accord officiel du Conseil d’Éducation Supérieur ainsi que la convention-cadre tripartite UCE-CESA-AVSF permettent de garantir sa concrétisation, même si elle devrait intervenir après la clôture du projet (rentrée 2022 en principe). 7 travaux de recherche sont néanmoins déjà en cours.

Les relations établies avec les municipalités pour la promotion de l’agroécologie et de l’agriculture familiale permettront de poursuivre les travaux engagés avec d’autres producteurs. Les efforts du CESA pour institutionnaliser et formaliser sa transition agroécologique vont aussi lui permettre de porter son message au niveau des institutions gouvernementales et académiques, dans le but d’encourager des discussions et des actions à un niveau plus large, l’objectif final étant d’influencer les politiques publiques nationales pour les orienter davantage vers la promotion de l’agroécologie.

Sur le terrain, la formation des producteurs se poursuivra dans les centres de formation du SEICAS à El Quinche et à Daule, lieux d’apprentissage, d’expérimentation et de recherche sur l’agroécologie. Les techniciens du CESA poursuivront également l’animation des modules de formation en agroécologie à destination de la population en général.

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