Agriculture Durable
Laos

Résilience des moyens de subsistance dans les communautés de montagne


Avec un taux de pauvreté atteignant 46 %, l’Oudomxay est la seconde province la plus pauvre de la RDP Lao (République Démocratique Populaire du Laos). Les communautés des districts de Beng et Pakbeng sont parmi les plus exposées aux risques de catastrophes naturelles et aux conséquences du changement climatique. Au sein de ces communautés, les personnes les plus vulnérables sont les pauvres et les quasi-pauvres ne possédant pas ou très peu de terres, dont la subsistance repose entièrement sur l’agriculture et les produits forestiers non ligneux (PFNL).

La population fait face à de nombreuses difficultés :

  • L’extrême vulnérabilité de l’agriculture d’abord, due à de fréquents désastres naturels, à la variabilité du climat et au changement climatique. Cette instabilité entraine d’importantes pertes de récoltes pour la plupart des familles, aggravant leur insécurité alimentaire et financière.
  • L’appauvrissement et la dégradation des ressources naturelles, qui nuisent à l’agriculture, diminuent la capacité de résistance des communautés et réduisent les opportunités économiques liées aux produits forestiers non ligneux.
  • La faible capacité d’adaptation au changement climatique et le risque accru de catastrophes naturelles, dus au manque d’information et de connaissance des autorités gouvernementales et des communautés sur le changement climatique et la gestion des risques climatiques. Les populations vulnérables, notamment les femmes et les minorités ethniques, sont très peu impliquées dans ces décisions.

Dans ce contexte, Oxfam et ses partenaires locaux cherchent à renforcer la résilience des moyens de subsistance des femmes et de leurs familles face à l’instabilité du climat, au changement climatique et à l’incertitude. A cet effet, plusieurs actions sont prévues :

Aider les communautés vulnérables et les autorités du district à évaluer, prioriser et anticiper leurs réponses à la variabilité du climat, au changement climatique et aux catastrophes. 20 fonctionnaires issus des deux districts seront accompagnés et formés à l’évaluation participative de la vulnérabilité et des capacités (EPVC). 30 plans de réduction des risques de catastrophes (RRC) seront mis en place dans les villages. 150 personnes seront nommées au sein de comités villageois de prévention et de gestion des catastrophes. 30 volontaires et animateurs seront formés aux techniques d’information, d’éducation et de communication (IEC) pour diffuser des messages sur le changement climatique (son impact et comment s’y adapter) auprès de toutes les personnes ciblées par le projet. La préparation aux urgences et la planification d’actions d’intervention (à travers des exercices de simulation notamment) seront soutenues au niveau des districts et de la province.

Accompagner les paysans dans l’élaboration et l’adoption d’approches agro-écologiques permettant de réduire le risque de perte de récoltes, d’instabilité climatique et de changement climatique. Les moyens de subsistance particulièrement vulnérables aux risques climatiques seront évalués et des solutions innovantes et durables seront identifiées. Un Fonds de résilience des moyens de subsistance sera créé pour permettre la mise en place de ces solutions d’adaptation, sur la base de propositions d’experts techniques favorisant des principes d’agro-écologie et d’agro-foresterie adaptés au contexte local. Ce fonds appuiera également l’évaluation et la priorisation de débouchés pour la vente des nouveaux produits sur le marché. Cette résilience accrue de la production permettra aux familles d’être moins affectées par les aléas du climat et posera les bases d’une meilleure sécurité alimentaire et de moyens de subsistance plus durables.

Renforcer l’exploitation durable des ressources naturelles essentielles à la subsistance et au bien-être des communautés. A l’occasion d’une évaluation participative, 180 personnes seront consultées et invitées à proposer des solutions pour améliorer la qualité des terres, la gestion des ressources en eau et la récolte des PFNL. Des formations à la gestion de l’eau, des terres et des PFNL sont également prévues dans 10 villages. 96 fonctionnaires de la province et des districts, leaders de groupes d’intérêts paysans, chefs de villages et villageois seront invités à une session participative de cartographie des ressources et de l’utilisation des terres. 75 personnes issues de la province, des districts et des villages seront formées en droits coutumiers et juridiques d’utilisation des terres. L’allocation communautaire des terres sera pilotée en lien avec les autorités locales depuis une communauté.

A l’issue de ces activités d’apprentissage au niveau local, Oxfam pilotera la production de rapports sur les meilleures pratiques et modèles d’adaptation aux RRC pour chaque communauté/type de bénéficiaires, sur les leçons apprises à partir d’études de cas et lignes directrices. Les études de cas seront réalisées avec la participation des autorités locales partenaires et des communautés vulnérables afin de comprendre leurs points de vue et leurs pratiques agro-écologiques alternatives, et leur donner la possibilité d’exprimer leurs opinions. Les enseignements tirés du projet seront partagés avec les autorités provinciales et nationales et avec des acteurs du développement en RDP Lao et à l’international.

Résumé du rapport final (Avril 2020) :

À la fin du projet, les 30 villages ciblés sont dotés de structures techniquement compétentes pour élaborer et mettre en œuvre des plans participatifs de réduction de la vulnérabilité aux risques de catastrophes, à la variabilité du climat et au changement climatique. Parallèlement, 25 plans de réduction des risques de catastrophe (RRC) sensibles aux questions de genre et conformes aux directives gouvernementales ont été élaborés. À la suite d’une évaluation des moyens de subsistance, 266 foyers des deux districts (soit environ 1 600 personnes) ont été formés et ont reçu des biens de subsistance par le biais du Fonds de résilience des moyens de subsistance. L’augmentation de revenus générée par les activités de subsistance (essentiellement l’élevage de chèvres) ne sera évaluée qu’à plus long terme, étant donné que ces activités reposent sur un système cyclique et que les bénéficiaires n’ont pas encore vendu leurs biens de subsistance. Cela étant, environ 80 % des paysans ayant reçu des chèvres en 2017 et 2018 ont déjà connu une rapide augmentation de la taille de leurs troupeaux. En outre, les femmes Khmu ont rapporté aider leurs maris à élever les chèvres et être plus fréquemment associées aux prises de décisions quant à la façon dont les chèvres seraient vendues et à l’utilisation des revenus obtenus.

Concernant l’exploitation durable des ressources naturelles, 722 foyers ont participé à des ateliers de sensibilisation sur les produits forestiers non ligneux (PFNL). Deux plans d’utilisation des terres ont également été mis au point pour les districts de Beng et Pakbeng et sont désormais inclus dans le plan local de développement socioéconomique. Des titres coutumiers et règlementaires d’utilisation des terres ont été distribués à l’occasion de quatre réunions auxquelles ont assisté 356 foyers, lesquels ont ensuite obtenu leurs certificats fonciers auprès des autorités locales.

Les enseignements et les bonnes pratiques tirés de ce projet ont été documentés au travers de six récits en ligne et de trois vidéos relayées sur les réseaux sociaux d’Oxfam. Les apprentissages ont également été partagés avec la Plateforme nationale de coordination pour la réduction des risques de catastrophe, avec le groupe de travail sur la gestion des risques de catastrophe et avec d’autres acteurs du développement importants au niveau national.

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