Espèces animales en danger
Cambodge

Consolider les bases de la conservation et la gestion à long terme d’une zone clé de la biodiversité dans le Bas Mékong


© Ted - Creative Commons (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/#)

La forêt de Veun Sai – Siem Pang couvre 55.000 hectares en bordure du Parc National de Virachey, au Nord-Est du Cambodge. Avec deux Parcs adjacents au Laos et au Vietnam, cette zone constitue la plus grande surface de forêts intactes d’un seul tenant en Asie et la meilleure chance d’y maintenir la faune emblématique d’Asie du Sud Est.

Cette forêt est peuplée de différentes espèces de :

  • Primates : le gibbon à joues jaunes du Nord, le douc, langur argenté , le macaque à queue de cochon, le macaque à longue queue et le loris pygmée.
  • Grands carnivores en danger : le dhole, l’ours malais, l’ours noir Asiatique, le léopard, la panthère nébuleuse, le chat marbré, le chat pêcheur, le chat de Temminck, le tigre d’Indochine.
  • Oiseaux : le canard à ailes blanches, l’Ibis Géant et l’ibis à cou blanc.

La zone est habitée par 4.000 personnes de minorités ethniques dans 5 villages (Kapin, Talae, Backae, I Tub et Kang Nuok), qui vivent encore principalement de la collecte de produits de la forêt et de la chasse pour alimenter le marché chinois de la viande et de la pharmacopée. L’enjeu est donc de permettre à cette population de passer d’une activité de chasseurs-cueilleurs à une activité d’agriculteurs-éleveurs, de façon à protéger la forêt et sa faune exceptionnelle, tout en maintenant les droits historiques de la population sur cette forêt.

La majorité des espèces ligneuses de la forêt sont également exploitées et exportées illégalement, principalement pour l’industrie du meuble. Trois espèces de bois précieux dont l’acajou (Dalbergia cochinchinensis) sont les principales cibles de l’exploitation. L’extraction de certaines résines est également une activité répandue.

Dans cette zone, l’action de l’association Poh Kao porte sur quatre volets :

  • Environnemental : Convaincre les communautés, et spécialement leurs enfants, ainsi que les autorités locales, de l’intérêt de la protection de la forêt et qu’ils en prennent la charge.
  • Economique : Amélioration des conditions de vie des communautés ethniques en soutenant le développement de l’agriculture et de l’élevage, en alternative à la collecte des produits de la forêt.
  • Social : Amélioration des conditions de vie des communautés ethniques en favorisant l’accès à des besoins vitaux pour la population locale.
  • Gouvernance : Etablir un statut officiel de protection de la forêt reconnu par l’Etat, où les droits des populations sont définis et respectés, notamment leur rôle dans la gestion du site.

Un volet particulier vise à la valorisation de certaines ressources de la forêt, dont les plantes médicinales qu’il s’agira de cultiver pour l’alimentation et éventuellement la vente, et la résine Gurjum qu’il s’agit d’exploiter durablement et de mieux vendre.

Dans le cadre de ce partenariat, la Fondation Ensemble soutient le volet environnemental et gouvernance.

Résumé du rapport final :

Le projet s’est achevé en Juillet 2015 suite à l’arrêt du financement de certains bailleurs du fait de menaces sur le terrain pour les équipes. Malgré la fin prématurée des activités, ce programme a obtenu des résultats importants dans les 4 objectifs principaux :

  • Environnemental : Poh Kao a organisé 358 ateliers sur la conservation de la biodiversité et de l’environnement avec une moyenne de 22 écoliers participants et d’autres membres de la communauté.
  • Économique : Les villageois ont acquis de nouvelles sources de revenus par l’élevage de porcs et de poulets ainsi que la culture de plantes médicinales, de riz et d’arbres fruitiers. De plus, 70 ateliers sur l’élevage, le jardinage et les herbes médicinales ont été menés. Enfin, des soins vétérinaires ont été prodigués à des animaux.
  • Social : 9 puits et 4 maisons communautaires ont été construits.
  • Gouvernance : Des comités de gestion forestière ont été mis en place. Les membres sont réélus chaque année et des rencontres ont lieu chaque mois. Par ailleurs, des contrats annuels de conservation ont été signés par chaque village et deux plans de zonage ont été réalisés afin de mettre en place une meilleure gestion de la zone.

 

Découvrez notre article « L’association Poh Kao primée pour son travail au Cambodge ».

 

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