Agriculture Durable
Equateur

Adaptation au changement climatique des populations andines par la gestion, la conservation et la restauration de páramos


Pedro Moncayo est un canton, situé au nord de l’Equateur, composé d’écosystèmes de páramos. Ce biotope néo tropical d’altitude, que l’on trouve dans la Cordillère des Andes, entre la limite des forêts et les neiges éternelles, possède une valeur scientifique et écologique d’importance de par sa flore endémique. Il constitue également une source d’eau potable pour la plupart de la population de la partie nord de la Cordillères de Andes.

Les páramos de la région de Pedro Moncayo sont menacés par le changement climatique mais aussi par la migration des paysans, chassés par la création d’une ceinture industrielle dans la province de Pichincha. L’utilisation de techniques agricoles peu avancées y provoque notamment une dégradation rapide des sols.

Parallèlement, le secteur agro exportateur s’est renforcé, en particulier la floriculture, concentrant la production. Ce phénomène a généré une dépendance excessive et une vulnérabilité du secteur aux fluctuations des prix et à la diminution de la demande. La floriculture étant une des activités principales de la zone et forte consommatrice d’eau, les acteurs du secteur seront fortement impliqués dans le programme, notamment dans les activités de sensibilisation.

En réponse à ces enjeux, ce projet, mené par Care, propose de réduire la vulnérabilité des communautés des paroisses de Tupigachi et Tabacundo (du Canton de Pedro Moncayo), situées dans les páramos des Hautes Andes, face aux impacts du changement climatique sur leurs moyens d’existence.

Pour cela différentes activités sont prévues :

  • Des techniques de restauration écosystémiques des páramos, par des systèmes agroforestiers, sylvopastoraux et de foresteries associées seront mises en œuvre avec une forte participation communautaire. Au préalable, un diagnostic socio-environnemental portant sur l’agriculture durable, l’adaptation au changement climatique et les risques communautaires de la zone sera réalisé. Un programme d’éducation environnementale et de recherche participative ainsi que 6 pépinières familiales, pour améliorer la production de plantes natives de la zone, seront mis en place. Enfin, ce sont 110 hectares de forêt et d’espaces reboisés avec des techniques de restauration et une zone municipale protégée qui seront développés.
  • Un programme d’assistance technique pérenne, mis en place et destiné aux communautés et aux familles, en mettant l’accent sur des techniques agricoles d’altitude résilientes au changement climatique et sur l’amélioration des conditions de vies sera créé. Pour cela, des écoles de terrain seront mises en place ainsi que 50 fermes intégrales. Ces dernières sont constituées d’un jardin où pousse une variété importante de légumes, d’arbres fruitiers, d’une réserve d’eau, d’un compost et de cages permettant l’élevage de petits animaux. Un réseau de producteurs régionaux fondé sur un échange d’expériences sur la production agro écologique ainsi qu’un système d’alerte précoce seront établis. Enfin des entreprises inclusives (promouvant la participation des personnes les plus pauvres dans les chaînes de création de valeur ajoutée) seront créées afin d’améliorer les conditions de vie des paysans bénéficiaires.

Les gouvernements autonomes décentralisés (Gobierno autonomo descentralizado – GAD), municipaux et paroissiaux, s’appuieront sur des réglementations, des méthodologies et des outils qui garantiront la planification du territoire selon des logiques d’adaptation au changement climatique. Pour cela, le programme prévoit de fournir un soutien technique dans la gestion d’écosystèmes de páramos et de développement productif au GAD. Aussi un fonds monétaire de páramos sera créé.

Résumé du rapport final :

La couverture végétale des berges ou à proximité des sources d’eau a augmenté de plus de 15%. 9 pépinières familiales d’espèces forestières endémiques ont été créées, afin de restaurer et de préserver les zones andines : 137 hectares ont ainsi été reforestés afin de protéger les couloirs de connectivité des parcelles et les sources d’eau et de mettre en œuvre des systèmes sylvopastoraux. L’aire de conservation municipale protégée de Mojanda (6 000 hectares) a été approuvée par le Gouvernement Autonome Décentralisé (GAD) de Pedro Moncayo.

Un plan de formation en agriculture durable et adaptation au changement climatique a été élaboré et mis en œuvre, avec des approches inclusives, grâce à la création d’une Ecole Cantonale d’Agro-écologie. 224 personnes ont participé à cette formation, avec certification à travers le Système Participatif de Garantie. Parmi elles, 86 femmes ont été formées aux pratiques agro-écologiques et 60 producteurs.trices ont mis en œuvre au moins 3 techniques de conservation des sols dans leurs fermes intégrées. Pour la commercialisation, 1 réseau de producteurs agro-écologiques a également été créé et 2 entreprises inclusives centrées sur l’économie sociale et solidaire sont désormais opérationnelles pour développer les circuits courts.

Un modèle de planification territoriale a été développé, systématisé et axé autour de l’agriculture durable, l’usage pérenne de l’écosystème, la résilience au changement climatique et l’autonomie économique et sociale des productrices agricoles. 1 plan d’urgence couvrant 200 ha a été développé et est utilisé pour la gestion des risques, la formation de Brigades communautaires et l’application d’un système d’alerte précoce. 4 techniciens du GAD ont vu leurs capacités renforcées en matière d’élaboration de plans d’adaptation au changement climatique et 6 autres en production agro-écologique. Enfin, un mécanisme financier de compensation et de promotion de la conservation et restauration de l’écosystème des Páramos, appelé Fonds Eau, a été créé grâce à un accord entre institutions publiques et privées.

Pour en savoir plus sur la phase 2 de ce projet, cliquez ici.

Découvrez le témoignage de Consuela Pastor, agricultrice avec le projet mené par Care en Equateur.

Découvrez également le témoignage de Maria Jhoana Andrango Guezvo, agricultrice :

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