Agriculture Durable
Equateur

Mise en place de systèmes agro-écologiques durables pour favoriser l’adaptation des communautés des îles Galápagos au changement climatique


Contexte:

Les espèces envahissantes constituent l’une des plus sérieuses menaces à la stabilité biologique de l’archipel des Galápagos. La faiblesse de la rentabilité de l’agriculture due à la concurrence des produits d’importation et le manque de procédures de contrôle rendent ces zones propices à l’introduction et à la dispersion de ces espèces. Parallèlement, l’agriculture conventionnelle a instauré une dépendance aux produits phytosanitaires et aux pesticides. Du fait de la perméabilité des sols, ces substances s’infiltrent dans les nappes phréatiques, qui constituent l’unique source d’eau douce de l’île. L’agriculture conventionnelle pratiquée depuis des années a également entraîné une importante érosion des sols.

De plus, l’archipel est marqué par une faible inclusion économique des femmes. Dans les zones rurales de l’île Santa Cruz par exemple, la main-d’œuvre agricole est composée de 86 % d’hommes et seulement 14 % de femmes.

Objectif :

En partenariat avec le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, Conservation International Équateur va mener un programme d’Accords de Conservation destiné à soutenir le passage à une production durable, à améliorer les moyens de subsistance des habitants et à réduire la dépendance vis-à-vis des importations, dépendance qui favorise actuellement l’introduction d’espèces envahissantes sur l’île Santa Cruz. Ce programme prévoit également de sensibiliser les communautés aux bénéfices potentiels des techniques agro-écologiques en matière d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à celui-ci, et de réduire les problèmes de santé sexuelle et reproductive dans le cadre des relations de genre entre agriculteurs et agricultrices.

Activités mises en œuvre :

Afin d’améliorer le système agricole de l’île Santa Cruz, quatre activités stratégiques sont prévues :

  • Un modèle d’agro-écologie sera mis au point pour l’île en accord avec le « Scénario du patrimoine naturel de l’humanité », garantissant un approvisionnement stable et durable de produits agricoles locaux et contribuant à la conservation des écosystèmes de l’île en réduisant sa dépendance vis-à-vis des produits importés. La consolidation des circuits de commercialisation est également essentielle, à la fois pour augmenter les revenus des paysans, mais aussi pour valoriser la production existante, ce qui permettra de renforcer la demande pour ces produits au sein de la communauté et d’éveiller l’intérêt du secteur touristique pour cette alternative locale.
  • Une école de terrain sera créée afin de faciliter la transmission et la collecte d’informations clés. Des méthodes agricoles ancestrales efficaces et résilientes seront enseignées, ainsi que l’importance et les conséquences du changement climatique sur l’environnement.
  • Le projet améliorera également les rendements des zones cultivées grâce à un modèle agro-écologique et favorisera un meilleur contrôle des espèces envahissantes à travers une gestion optimisée des zones non-cultivées.
  • La question de l’égalité des sexes sera intégrée au projet, avec un accent particulier sur la santé sexuelle et reproductive.

Résumé du rapport final (décembre 2021) :

Le projet visait à améliorer les systèmes alimentaires sur l’île Santa Cruz, dans l’archipel des Galapagos, et à générer de meilleurs revenus pour les familles signataires d’un accord de conservation. Au total, 49 producteurs (sur une cible initiale de 40) ont signé un accord de conservation : 40 sur l’île Santa Cruz (245 ha) et 9 sur l’île Isabela (138 ha). Ainsi, 383 hectares sont désormais protégés par des accords de conservation. En raison du vif intérêt suscité par le modèle des accords de conservation, l’aire d’application du projet a été étendue à l’île Isabela, ce qui n’était pas prévu initialement. Afin de sensibiliser aux potentiels avantages qu’offrent les techniques agro-écologiques en matière d’adaptation au changement climatique et d’atténuation des effets de celui-ci, 21 stages pratiques de terrain ont été organisés durant le projet (17 à Santa Cruz et 4 à Isabela). Par ailleurs, 62 techniciens de divers organismes ont été formés et sensibilisés à la stratégie des accords de conservation, dans l’objectif de préparer le personnel technique à l’animation de stages pratiques de terrain.

Afin de renforcer les circuits courts de commercialisation, une boutique agricole a été mise en place en septembre 2020. L’association « Je ne vends que ce que je produis » a également été créée et compte 22 membres, tous signataires d’un accord de conservation. Par le biais d’une application mobile et de la boutique, 30 agriculteurs supplémentaires ont rejoint l’initiative pour écouler leur production. Conservation International Equateur a également appuyé cette initiative via l’achat de 2 084 kits alimentaires, qui ont été distribués à des personnes se trouvant en situation de vulnérabilité du fait de la pandémie de COVID-19 (ces kits contenaient des denrées périssables locales achetées via l’application auprès des agriculteurs référencés).

Afin de bâtir un modèle d’agroécologie dans l’archipel, le projet a également consisté à établir un Plan agricole éco-durable pour les Galapagos. Malheureusement, ce plan n’a pas pu être approuvé pendant le projet, car la priorité du ministère de l’Agriculture était de soutenir la relance économique de la province et d’assurer la subsistance alimentaire de la population locale durant la pandémie de COVID-19. Toutefois, à l’occasion d’une réunion organisée en mars 2021 entre le Directorat du district des Galapagos et le ministre adjoint de l’Agriculture et de l’Elevage, le ministère a fait savoir que le modèle de production proposé dans ce plan était à présent en cours de mise en place dans les unités de production agricole de la province. Alors que l’objectif initial était de ne présenter qu’une seule politique publique au Conseil gouvernemental des Galapagos, quatre propositions de politiques publiques visant à restreindre les importations de manière permanente (ordonnance restreignant l’entrée sur le territoire de yaourt entier et résolutions restreignant l’importation de café torréfié, de café moulu et de mozzarella) ou temporaire (sur la période d’octobre à mars pour les tomates cœur de bœuf) ont finalement été présentées et approuvées afin de protéger la production locale. 21 activités de marketing social ont également été menées durant le projet afin de sensibiliser les communautés à l’importance de consommer des produits locaux.

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