Préservation de la Biodiversité
Italie

Réensauvager les Apennins centraux


Contexte :

Les Apennins centraux sont le cœur sauvage de l’Italie. Ils sont situés à seulement deux heures de route de grandes villes telles que Rome et Naples, mais conservent un immense héritage de biodiversité. Celui-ci est constamment menacé par des projets destructeurs d’extension de domaines de ski, d’élevage intensif de bovins (principalement associé à des subventions européennes), et d’exploitation des rivières pour l’énergie hydroélectrique, ainsi que pour des mesures supposées de prévention des inondations. Ces menaces sur la biodiversité locale sont contrecarrées par un système d’aires protégées mais qui, dépendant des politiques publiques, n’est pas suffisant pour garantir les principes de préservation.

Cependant, cette région offre aussi le potentiel d’accroître le nombre d’espèces ou la distribution de celles présentes.

Objectif principal :

Ce projet, mis en œuvre par Rewilding Europe (RE) au travers de son partenaire local affilié, Rewilding Apennins (RA), vise à restaurer les écosystèmes montagneux et de rivières dans une partie des Apennins centraux italiens et à renforcer le magnifique héritage de biodiversité de la région.

Activités menées :

– Améliorer les conditions de population des vautours fauves dans la zone, et restaurer potentiellement une communauté d’oiseux charognards :

Seul un poste d’alimentation est actuellement disponible pour des oiseaux charognards. Le projet vise à créer deux autres postes d’alimentation, améliorant ainsi la disponibilité en nourriture provenant de carcasses d’animaux tués sur les routes et/ou d’animaux d’élevage qui seraient sinon incinérées. Ceci sera susceptible d’attirer d’autres espèces de charognards en danger critique d’extinction tels que le vautour d’Égypte (Neophron percnopterus), ainsi que le vautour moine (Aegypius monachus), qui ont été repérés les années précédentes dans la zone de projet. Ces postes permettront d’éviter que les vautours ne soient appâtés ailleurs.

Quinze vautours fauves seront équipés de colliers GPS (en plus de quinze déjà équipés) afin d’étudier leurs mouvements, habitudes alimentaires, détecter toute mort pouvant être d’origine humaine, et afin d’estimer des paramètres essentiels de population tels que les taux de mortalité et de survie. Trente caméras-piège seront aussi installées d’ici la fin du projet. L’habitat du vautour fauve sera amélioré par la recherche sur le terrain d’appâts empoisonnés utilisés par des fermiers criminels afin de tuer des chiens errants ou des loups. D’autres carnivores tels que l’ours brun et le loup des Apennins en bénéficieront aussi.

Les menaces à l’expansion de la population de vautours seront atténuées : empoisonnements, éoliennes et lignes haute tension, sensibilisation insuffisante au rôle écologique des charognards.

– Augmenter la population de chamois des Apennins en les réintroduisant dans le massif de Velino :

La population actuelle de chamois des Apennins sera redistribuée en relâchant 24 individus dans le massif de Velino où ils ne sont actuellement pas présents, en phase avec le plan d’action national de l’espèce, et en collaboration avec les autorités locales. Elle constituera la sixième population viable de la région. Les déplacements des individus seront étudiés afin de comprendre : leur comportement, leur impact sur l’environnement de montagne, ainsi que sur le comportement des carnivores et des charognards présents, et le succès de la réintroduction. Trois évènements autour du chamois seront organisés chaque année. Finalement, un poste de « responsable de terrain du chamois » sera créé.

– Améliorer les conditions de l’écrevisse à pattes blanches, des espèces animales s’en nourrissant, et des habitats de rivière :

Trois centres de reproduction des écrevisses à pattes blanches, qui constituent en fait des réserves biogénétiques, seront créés. La production moyenne sera de 1000 écrevisses par an. Les juvéniles seront relâchés dans les rivières Gizio, Romito, et Verde. Ces activités visent à rétablir la cascade trophique dans ces habitats de rivière, et à sérieusement soutenir le retour naturel en cours de la loutre d’Europe. De plus, les centres seront ouverts au public, avec un objectif de 3000 visiteurs annuellement.

L’augmentation attendue de la biodiversité dans les zones d’intervention assurera leur promotion en tant que destinations touristiques vertes, avec l’équipe locale de RE impliquée dans la formation de guides nature ainsi que d’entrepreneurs locaux de tourisme afin de valoriser les ressources naturelles de manière respectueuse et responsable, en réduisant au maximum l’empreinte écologique.

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