Espèces animales en danger
Equateur

Un rayon d’espoir – Vers un programme global de conservation
de la raie manta géante en Équateur


Freediving with manta © Andrea Marshall

Ces dernières années, une équipe de chercheurs expérimentés a étudié la Manta Birostris sur l ‘île de la Plata et le Cope Seamount, deux des principaux sites de regroupement de cette espèce le long de la côte équatorienne. Ces sites représentent la meilleure opportunité d’étudier cette raie menacée à l’état sauvage et permettre de combler en grande partie l’absence d’informations biologiques et écologiques sur cette espèce.

En quelques saisons seulement, le programme de télémétrie de la Marine Megafauna Foundation a mis en évidence une habitude saisonnière dangereuse : des raies marquées individuellement se déplacent vers le sud à partir de l’île de la Plata à la fin de la saison et se font rapidement tuées illégalement par des pêcheurs péruviens au sud de l’Équateur, ou sont capturées par des pêcheurs dans le nord du Pérou. De même, le pistage de raies mantas vers l’ouest a montré qu’elles pénétraient rapidement dans les eaux internationales, où elles ne sont plus protégées par la juridiction et les lois de conservation équatoriennes.

La volonté du gouvernement équatorien est que Marine Megafauna Foundation organise le développement local et régional de programmes de gestion de l’espèce, grâce à une collaboration structurée avec le Ministère de l’Environnement et, au-delà de cette aide, que la fondation mette en place une industrie touristique durable qui permettrait d’aider les populations côtières au lieu de les exploiter.

Suite à la collaboration de la MMF avec le gouvernement équatorien, le Ministère de l’Environnement a déjà fait des efforts importants pour protéger, au niveau national, les raies mantas ainsi que les raies mobulas. Ces efforts ont fait cesser la capture de cette espèce menacée par les pêcheries, et les campagnes éducatives dans tout le pays ont même permis de réduire considérablement les prises accidentelles.

Les objectifs du projet :

Afin de poursuivre ces efforts, différents objectifs ont été définis :

  • Établir un partenariat direct avec les autorités locales pour obtenir des informations en temps réel et de la documentation sur les sites subissant des activités illégales afin de cibler les interventions et de planifier les stratégies à venir.
  • Développer, au niveau national, une stratégie de conservation globale des raies mantas basée sur des données scientifiques afin de réduire les dangers qui menacent cette espèce ainsi que les autres espèces protégées qui utilisent les eaux équatoriennes de façon saisonnière.

Les objectifs secondaires du projet :

  • Aider à la mise en place de stratégies de gestion au niveau local, en utilisant l’île de la Plata à l’intérieur du Machalilla National Park, comme cas d’étude. Une première proposition à grande échelle, basée sur les recherches intensives sur la raie manta en Equateur sera ébauchée.
  • Fournir un programme éducatif communautaire consistant sur la protection des espèces marines et de leur habitat, sur les opportunités et les bénéfices économiques liés au tourisme, et sur les bonnes pratiques dans l’interaction avec la faune sauvage (ex : les codes de conduite indispensables à la sauvegarde des espèces et de l’industrie touristique locale). Les membres de la MMF mèneront par exemple une évaluation de l’impact de l’industrie écotouristique sur les raies mantas à Puerto Lopez (une ville située à l’intérieur de la zone d’intervention). Ils formeront également les écoles de la côte, les centres de plongée, les universités, les postes de garde et les communautés de pêcheurs.
  • Mobiliser du soutien de la part des parties prenantes, des ONG et des organismes de réglementation pour aider l’extension de la gestion de l’espèce aux eaux péruviennes où elles ne sont toujours pas protégées. En fait, certains membres clé de la MMF font également partie du groupe de conseillers spécialisés dans les requins de l’IUCN et de la délégation équatorienne de la CMS.

Grâce à la collaboration avec le gouvernement équatorien pour poser les premiers jalons, les informations issues de cette étude pourront ensuite être utilisées pour actualiser et améliorer les stratégies de gestion dans les autres pays ayant des populations de raies mantas, tels que : le Mozambique, la Thaïlande, l’Indonésie, l’Egypte, le Mexique, le Brésil, le Japon, l’Inde, le Costa Rica.

Résumé du rapport final :

Ce projet a été déterminant en termes de collecte de données sur la Manta Birostris et les menaces pesant sur l’espèce, mais aussi sur le renforcement des gouvernances locales et une meilleure sensibilisation.

  • Marine Megafauna Foundation, en partenariat avec le Ministère de l’Environnement et le Parc National de Machalilla, ont récupéré des données en temps réel sur les pêches illégales de raies et d’autres espèces autour de l’île de la Plata. De plus, une stratégie de conservation nationale a été mise en place pour réduire les menaces sur les raies dans les eaux équatoriennes. Les données récupérées ont également été utilisées pour mettre à jour la base de données de l’IUCN sur les espèces endogènes équatoriennes.
  • Ce projet a également contribué à la sensibilisation des populations sur les meilleures pratiques en termes de conservation et les bénéfices économiques pouvant être tirés d’une population de raies mantas en plein essor. Diverses activités ont été mises en place pour promouvoir davantage la sensibilisation, notamment des plongées guidées, la visite d’un centre de réhabilitation, des excursions d’observation des baleines,… Enfin, la créatrice de MMF a contribué en partie à un livre pour enfants portant sur les espèces en danger en Équateur.
  • Depuis le début de 2016, la Manta Birostris est également devenue une espèce protégée au Pérou. MMF a mis en place un partenariat avec EcoOceanice, une ONG péruvienne, pour produire et distribuer du matériel pédagogique sur les raies et leur habitat.
  • Enfin, une base de données contenant plus de 2 000 individus de raies mantas a été créée, la plus volumineuse au monde. Les informations contenues dans cette base ont été utilisées pour cartographier les effets du changement climatique sur les populations de raies.
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