La biodiversité à l’honneur du déjeuner annuel de la Fondation


 

La Fondation a tenu son déjeuner annuel à Paris le 23 janvier dernier. L’occasion pour Jacqueline Délia Brémond de remercier l’engagement de toutes les personnes impliquées aux côtés de la Fondation et de donner la parole à Jean-Baptiste Dumond. N’attendons pas du fondateur de FauneSauvage.fr un topo pessimiste sur la biodiversité, même si les chiffres rappelés au cours de son intervention restent alarmants. Car la nature a su déjà montrer ses immenses potentiels de renouvellement. Reste la prise de conscience de l’homme sur sa propre responsabilité. Le plus inquiétant pour J.B. Dumond, c’est sans doute la banalisation…

Quelques constats préliminaires : En Australie, on estime que 8 millions d’hectares ont été dévastés, qu’1 milliard d’animaux et d’insectes ont été tués, y compris probablement d’espèces qui n’ont pas eu le temps d’être découvertes. En Europe, c’est 80 % des insectes anéantis en 40 ans et dans le monde, 80 % des zones humides. Dans les 100 prochaines années, 50 % des espèces risquent de disparaître… et l’on a tous en tête les derniers incendies de forêts en Amazonie.

« Si vous voulez protéger la nature, foutez-lui la paix », n’hésitait pas à dire François Terrasson, naturaliste français à ses étudiants. La nature est beaucoup plus résiliente qu’on ne le pense. On estime que si l’on augmentait la surface des aires protégées de 5 % dans le monde, on récupérerait 30% de biodiversité ! Il est essentiel que les réglementations évoluent, que les comportements changent : consommer moins de viande, favoriser l’agriculture biologique, arrêter les pesticides, réapprendre le sauvage, laisser les forêts vieillir, les zones humides et les massifs coralliens se reconstituer…

Tout est lié. Voilà ce que nous enseigne la Biodiversité, qui ne se limite pas à la somme des espèces, mais prend en considération l’ensemble de leurs interactions. On prend souvent comme exemple les champignons et les arbres, la pollinisation dont dépendent 70 % des cultures, le rôle du ver de terre dans la vie des sols, la gestion de l’eau via les zones humides, le rôle des plantes et des arbres dans le stockage du CO2… Il est urgent que nous prenions en considération tous les services que la nature nous rend pour la santé, pour l’habillement, pour l’hébergement, pour l’alimentation, mais aussi – et on l’oublie trop – pour la beauté du monde, pour l’esthétique, pour la culture, pour la science et la métaphysique, pour la philosophie. « Si les oiseaux n’avaient pas existé, est-ce que les avions voleraient ? »

Pour J.B. Dumond, le plus inquiétant aujourd’hui, face aux chiffres alarmants, c’est la banalisation. La préservation de la nature commence par l’émerveillement. S’émerveiller de la beauté du monde, c’est la première chose à transmettre aux enfants. Ils pourront alors prendre conscience de leur responsabilité et de leur rôle à jouer.

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