« Face à l’injustice climatique, il n’y a pas de petites actions. Elle comptent toutes. »


Aurélie Ceinos est référente Changement Climatique au sein de l’ONG CARE. L‘association, présente dans plus de 90 pays, apporte son soutien aux populations les plus fragilisées. Tempêtes, inondations, montée des eaux et des températures… Face aux dérèglements climatiques, la question de la sécurité alimentaire de millions de personnes à travers le monde est posée. Ce témoignage nous décrit les mécanismes en cours. Il nous met face à l’injustice climatique et aux impératifs de solidarité.

On estime que 1400 millions de personnes souffriront de la faim d’ici 2080… A-t-on déjà perdu contre les changements climatiques ?
Cette estimation nous alerte sur l’ampleur des phénomènes en cours. Le rythme des catastrophes naturelles s’accélère. La montée des eaux, les vagues de chaleur et la variabilité des précipitations, mettent en péril nos moyens de subsistance sur le long terme. Si l’on ne fait rien, de plus en plus de récoltes seront détruites. Les niveaux de productivité agricole continueront de baisser, alors que la demande alimentaire ne cessera d’augmenter. D’ici à 2100, 10% de la population mondiale subira de plein fouet l’augmentation du niveau des eaux. Des millions de personnes devront être déplacées. La sécurité alimentaire et la protection des populations les plus démunies face aux dérèglements climatiques sont deux enjeux majeurs. Il est important de rappeler que ceux qui ont le moins contribué au réchauffement de la planète, sont les premiers impactés. Que la plupart d’entre eux n’ont pas les moyens de mettre en place des stratégies d’adaptation durables. La question de la justice climatique nous est clairement posée.

La COP21 a-t-elle été suffisamment ambitieuse en posant l’objectif de limiter le réchauffement climatique en deçà de 2°C voire 1,5° C d’ici la fin du siècle ?
Cette étape a été décisive, car pour la première fois, pays développés et pays en voie de développement se sont réunis sur ce même objectif. Mais les mesures prises au niveau de chaque Etat manquent cruellement d’ambition. Nous restons sur une trajectoire de 3 degrés, alors que nous en constatons chaque jour les effets néfastes sur des millions d’individus, partout dans le monde.

La Fondation a choisi de soutenir deux projets de CARE, au Cambodge et en Equateur. En quoi la méthodologie climatique employée est-elle novatrice ?
Trop souvent les discussions sur l’information agro climatique, les modélisations en tout genre, restent à haut niveau et ne trouvent pas leur application sur le terrain. La méthode que nous développons au sein de CARE est fondamentalement participative. Elle prévoit trois niveaux d’intervention : faciliter l’accès à l’information climatique, limiter les risques ainsi que les impacts et encourager les pratiques agro-écologiques durables. Dans le cas du projet soutenu par la Fondation au Cambodge, météorologues et bénéficiaires ont travaillé ensemble très en amont sur la variabilité de la saison des pluies, partageant données prévisionnelles et connaissances ancestrales. Les échanges qui ont eu lieu, ont fait émerger plusieurs scenarios climatiques possibles (sur 4 ans) et autant de stratégies d’adaptation. Appliquée pour la première fois avec succès au Kenya, cette méthodologie climatique est aujourd’hui en phase de réplication dans plusieurs pays (Inde, Niger…).

Sur le terrain, comment se traduisent ces stratégies d’adaptation ?
Cela varie évidemment d’un contexte à l’autre. En Inde, les producteurs qui ont travaillé avec nos équipes, ont été amenés soit à revoir leurs systèmes de stockage des récoltes en amont soit à envisager des cultures dites de « contre saison », à cycle court ou qui peuvent résister aux inondations. En Equateur, dans le cadre d’un projet aussi soutenu par la Fondation, plusieurs groupes de villageois se forment actuellement sur des techniques agricoles d’altitude pour préserver durablement leurs ressources en eau. Chacun prend peu à peu conscience que ces méthodes résilientes aux changements climatiques sont désormais indispensables et bénéfiques à long terme.

Face aux défis climatiques, comment rester optimiste ?
Regardez la génération qui suit ! Partout où je vais, je sens une prise de conscience exponentielle. Cela m’aide à penser que même si mon action représente une petite goutte dans l’océan, elle figure là parmi d’autres. Beaucoup d’autres. En fait, il n’y a pas de petite action. Il y a la somme de toutes nos actions. C’est ce qui compte.

Accéder aux fiches programmes de CARE soutenus par la Fondation

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